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Exposition François Gall (1912-1987), Le peintre du bonheur

Publié le par LE BAL Mathyeu

Exposition de printemps

François Gall

(Kolozsvár 1912- Paris 1987)

Le peintre du bonheur

21 mars - 02 mai 2024

Vernissage le jeudi 21 mars à partir de 18h30.

Le peintre au chevalet, 1960

Le peintre au chevalet, 1960

« Vous êtes le peintre du bonheur » c’est ainsi que le célèbre affichiste Raymond Savignac désignait François Gall dans l’une de ses lettres.

Le peintre, sculpteur, céramiste Gáll Ferencz est né en Transylvanie hongroise à Kolozsvár. Après des études dans sa ville natale, puis Rome, il arrive à Paris en 1936, avec pour tout bagage deux mots, comme deux piliers fondateurs de sa vie à venir : Paris et la Liberté.

Anna-Amalia au piano, 1980, huile sur toile, 61 x 46 cm

Anna-Amalia au piano, 1980, huile sur toile, 61 x 46 cm

Dans la capitale française il entre aux Beaux-Arts et suit les cours de peinture d’André Devambez puis de Charles Guérin. Ses débuts de peintre sont marqués par les préoccupations sociales de l’époque : les grévistes, la faim, la rue, les réfugiés, l’épreuve de la Seconde Guerre mondiale. Sa toile Du pain pour le peuple, exposée au Salon des artistes français, témoigne de la crise du pain de 1947 et lui vaudra la médaille d’or.

Laszlo Javor, poète et compositeur hongrois, 1949, huile sur toile, 61 x 38 cm

Laszlo Javor, poète et compositeur hongrois, 1949, huile sur toile, 61 x 38 cm

France Gall par François Gall, 1967, pour le musée Galliera

France Gall par François Gall, 1967, pour le musée Galliera

Peintre de Montmartre et Montparnasse

Fini tristesse, bonjour Paris !

Naturalisé français en 1949, François Gall faisait partie de ces artistes de Paris qui avaient la double nationalité d’être à la fois de Montmartre et de Montparnasse. À Montparnasse, il s’installe avec sa famille dans la maison avec atelier de la Villa Brune du peintre Jules-émile Zingg. Il réconcilie alors les deux buttes, qui revendiquent chacune la naissance de l’art moderne. C’est alors le Paris des grandes amitiés et rencontres décisives.

Assises au jardin du Luxembourg, 1959, huile sur carton, 27 x 32 cm

Assises au jardin du Luxembourg, 1959, huile sur carton, 27 x 32 cm

Recherché pour ses portraits, il réalise entre autres ceux du fauve Othon Friesz, Dunoyer de Segonzac, Kisling, Edith Piaf, Roland Dorgelès, Maurice Chevalier... Et le temps de nombreuses poses Villa Brune, il signera le portrait de France Gall en 1967 pour le Salon des Peintres Témoins de leur temps. Ce sera Paris sa ville, le Quercy d’Eugénie son épouse, la Normandie et la Bretagne où il acquiert à Pont-Aven sa casquette de marin qu’il ne quitte plus.

Foujita et Gall, musée Galliera, 1958

Foujita et Gall, musée Galliera, 1958

Les beaux jours

Après la guerre, en 1946, il rencontre Eugénie. Ils auront trois enfants : Marie-Lize, Jean-François et Elizabeth-Anne. Un peintre, avec une famille à nourrir dans ce Paris de l’après 1945, il faut travailler, se renouveler et vendre. Et il vend bien, notamment ses sujets parisiens. Il n’est plus le peintre des scènes difficiles. À l’instar de Kees Van Dongen qui passe d’un fauvisme cru à sa période dite «cocktail», François Gall devient le peintre de Paris : il aborde, après une période sociale, une œuvre aux couleurs revenues.

Elle relève son chignon, 1976, huile sur toile, 46 x 38 cm

Elle relève son chignon, 1976, huile sur toile, 46 x 38 cm

C’est en Suisse, galerie Pro Arte, qu’il sera présenté comme peintre du groupe des « Maîtres de la réalité poétique », résolument figuratif et humaniste dans un monde où domine l’abstraction. Il développe alors les thèmes épousant sa vie personnelle, d’une grande variété, et sa famille va lui offrir ses modèles les plus naturels. Ce sera aussi les rues de la capitale, ses monuments, de la Seine aux scènes de cafés, les jours de courses à Longchamp, les dimanches ensoleillés au jardin du Luxembourg, parcs Monceau, Montsouris, les danseuses, les femmes à la toilette, les nus des Beaux-Arts, puis invariablement Eugénie, l’atelier, le piano, les amis...

Marie-Lize dans la cour du 8 Villa Brune, Montparnasse, 1967

Marie-Lize dans la cour du 8 Villa Brune, Montparnasse, 1967

François Gall aimait mettre en valeur l’éclat de la féminité, choisissant la couleur en fonction de la robe ou du chapeau du jour.

En quatre par trois affichées dans les grandes rues de Paris, les expositions se succèdent dans les galeries Durand-Ruel, André Weil, Bernheim, Wally Findlay. Il est un peintre connu et reconnu en France et à l’étranger.

Eugénie nue de dos au cheveux long, 1965, fusain et pastel sur carton, 65 x 65 cm

Eugénie nue de dos au cheveux long, 1965, fusain et pastel sur carton, 65 x 65 cm

Un maître mot : Élégance

Sans être mondain, mais toujours élégant, quittant sa vareuse rouge de Honfleur, Gall croque les portraits des personnalités en vogue mais surtout ceux de ses filles, son fils Jean-François et Eugénie. Dans l’atelier, à la terrasse de La Rotonde à Montparnasse ou lisant dans l’herbe au soleil. Les difficultés financières ne se laissent pas voir. Coûte que coûte, il faut tout donner à la peinture et travailler sans cesse.

Eugénie et François Gall, lecture du Monde dans le jardin de Martel, vers1979

Eugénie et François Gall, lecture du Monde dans le jardin de Martel, vers1979

Elizabeth-Anne en bleu dans le pré, 1978, hst, 61 x 46 cm

Elizabeth-Anne en bleu dans le pré, 1978, hst, 61 x 46 cm

Le peintre devient un maître reconnu de la couleur, elle est sa marque. Il y a peut-être dans celle-ci l’empreinte de sa Hongrie natale. Désormais les rouges et verts se mêlent aux fameux rouges et bleus. La couleur révèle une sensualité, avec une intensité et une joie que rien ne pourra désormais ébranler. L’artiste n’est cependant pas épargné dans sa vie d’homme. En 1980, sa fille Elizabeth-Anne décède dans un accident de voiture à l’âge de 24 ans. Sur les toiles, et pour toujours, elle est immortalisée dans la lumière. L’œuvre devient le refus du chaos.

Les parieurs au champ de course, 1956, hst, 35 x 27 cm

Les parieurs au champ de course, 1956, hst, 35 x 27 cm

Avec Gall c’est le printemps et l’été qui posent

Avec force et éclats, de la palette aux toiles, en tonalités chaudes : les roses de Gall, les verts, les jaunes, les blancs, les bleus intenses se déposent comme autant d’inoubliables soleils. Un soleil intérieur caresse les êtres et le monde. Le peintre a trouvé une texture unique dans ses couleurs, exprimant une densité de tendresse et de profondeur. C’est un voile délicieux qui se pose sur les corps. Une brise légère accompagne le rythme et la pulsation de l’époque. Un ruban colore les noirceurs du monde. Le peintre tient le caractère sauvage, parfois féroce de la matière, il la dompte pour la transformer, l’apprivoiser en douceur et suavité. Matière, formes et volumes, un charnel sans brutalité se donne et se laisse deviner au regard, sous un voile de suggestion et d’intuition.

Marie-Lize, regard dans le miroir, 1965, hst, 81 x 65 cm

Marie-Lize, regard dans le miroir, 1965, hst, 81 x 65 cm

La pose c’est la quiétude du modèle, de face, de profil ou de dos, dans le secret de la toile. C’est l’instant de l’attente, le rêve, la sérénité après l’effort, la retenue de l’éternité face à la fuite des heures. Quelques notes de piano : est-ce du jazz, une Rhapsodie de Liszt, des phrases de Schuman ou Schubert ? De la partition au miroir, quelques pas de danses, ou ces poèmes, de Verlaine, de Mallarmé ou d’Eugénie. Textes murmurés dans les verts d’un pré.

Le peintre et Marie-Lize au vernissage galerie Durand-Ruel, 1949

Le peintre et Marie-Lize au vernissage galerie Durand-Ruel, 1949

Robe rouge, bleue ou jaune. Les chapeaux disent qu’il fait beau. Les nus racontent des printemps. Avec François Gall, c’est désormais et pour toujours l’été de la peinture sur la toile. Raymond Savignac avait raison : « Vous êtes le peintre du bonheur […] et nous l’avions oublié ».

Chez Durand-Ruel, Bernheim, Findlay, et maintenant chez Les Montparnos !

à l’Art Vivant !

Mathyeu Le Bal

 

 Au théâtre ce soir, 1983, hst, 73 x 60 ; Eugénie nue de dos à la toilette, 1968, hst, 55 x 38 cm
 Au théâtre ce soir, 1983, hst, 73 x 60 ; Eugénie nue de dos à la toilette, 1968, hst, 55 x 38 cm

Au théâtre ce soir, 1983, hst, 73 x 60 ; Eugénie nue de dos à la toilette, 1968, hst, 55 x 38 cm

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A venir, l'exposition de printemps !

Publié le par LE BAL Mathyeu

A venir, l'exposition de printemps !

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Georges Brunon (1925-2016) Le marcheur de la nuit

Publié le par LE BAL Mathyeu

Première exposition de l'année : 

Georges Brunon (1925-2016)

Le marcheur de la nuit

08 février - 07 mars 2024

Vernissage le jeudi 08 février à partir de 18h30

en présence de la famille du peintre

Georges Brunon (1925-2016) Le marcheur de la nuit

C’est lors d’un dimanche de juin que j’ai découvert l’atelier du peintre Georges Brunon en Puisaye, à moins de deux heures de Paris. Visite organisée par ses filles, Danielle et Marie et sur la recommandation fraternelle de Jacqueline de Roux. J’ai rencontré Georges quelques années avant son décès en 2016, figure des peintres de Paris, connu de tous.

étang bleu, 2007/10, huile, 89 x 103 cm

étang bleu, 2007/10, huile, 89 x 103 cm

Je me suis rendu à plusieurs reprises dans son atelier du 13e arrondissement. Il était l’animateur de rencontres, tels les rendez-vous de Sainte Colombe ou de la Contrescarpe. Je garde le souvenir vif et feutré d’échanges passionnés autour de la peinture. S’y réunissaient, un peu à la manière des Salons d’autrefois, peintres, sculpteurs, écrivains, philosophes, connaisseurs et amoureux de l’art. J’étais épaté de savoir qu’il avait bien connu entre autres le poète André Salmon, figure du Montparnasse de la grande époque et premier historien du quartier de l’Art Moderne.

Arbres, circa 1996, huile
Arbres, circa 1996, huile
Arbres, circa 1996, huile

Arbres, circa 1996, huile

Entouré de ses toiles et partageant un bon verre de vin, certains mots revenaient sans cesse, telles de solides fondations : le « primordial », le « vivant », la « spirale », les « formes de la nature », « la question du peintre »…

Gouaches des années 1950
Gouaches des années 1950
Gouaches des années 1950

Gouaches des années 1950

Georges faisait partie d’une génération d’artistes ayant subi la domination d’un art contemporain officiel bannissant la peinture au profit du conceptuel. Il a été le témoin du passage d’un monde à un autre : celui de la continuité de l’histoire et de la transmission du métier, à l’apparition incontrôlée de toutes sortes de définitions formelles dont on garde finalement aujourd’hui si peu de fruits. Pendant près d’un demi-siècle, on a dit que la peinture était morte, relayant au rang de has been les derniers mohicans du pinceau. Georges résistait aux assauts de la désincarnation dans un royaume de murs. À l’avant-garde de la lutte. En dehors et en dedans, il a fait son œuvre sans jamais rien lâcher. Un peintre est un peintre.

Lauze bleu, 2014, huile, 92 x 65 cm

Lauze bleu, 2014, huile, 92 x 65 cm

Et dans ce chemin de traverse, ce pas de côté vis-à-vis d’une époque qui cherche à écraser plutôt qu’à élever, il a exploré le fond infini du personnel, de l’intime. La peinture est un chemin dans les obscurités et lumières de l’âme. Chaque toile devenant un nouvel espace où se fait le voyage intérieur. Georges évoquait régulièrement le rapport du peintre à sa question profonde, cette quête intime de la source cachée. Comme un sourcier tenu par le désir ardent de l’inconnu, de l’originel, de se rendre au point de jaillissement. Aller retrouver le lieu d’où part le souffle et faire face à la création elle-même, la force de vie.

Dolmen, circa 1996, huile, 38 x 55 cm

Dolmen, circa 1996, huile, 38 x 55 cm

Il y a quelque chose de souterrain dans la peinture de Georges ; une lumière étrange surgit des tréfonds. Le peintre est un marcheur dans la nuit, arpentant l’intérieur de la terre, muni de son bâton de pèlerin. Dans cette odyssée, il nous donne à voir des présences silencieuses, des créatures en veille, animaux aussi mystérieux que solitaires, formes et couleurs difficiles à nommer. L’homme, le peintre, renoue avec les forces de la nature dans un dialogue de couleurs nocturnes, de bleus, de verts, d’ocres. Dans ces toiles des arbres s’élèvent, les pierres contiennent autant de paroles que de secrets. Ici dans le petit jardin un étang de lumière, et là-bas au loin ces figures et silhouettes qui nous scrutent et nous attendent dans un au-delà de la rive. Paysage sacré d’un réel abandonné. Les tonalités nous enveloppent de chaleur et la lumière vient d’un ailleurs sans âge. Le paysage est intérieur, tout y est de formes arrondies au cœur d’une toile carrée rendu sphère. Est-ce cela le réel ? Une vision de l’autre rive du regard, comme un écho venu de l’autre côté de la toile, le chant ancien de la terre qui raconte sa mémoire. Dans ces toiles le ton est sourd, le rythme est fort, l’œil entend.

Le chien, 1960, huile, 93 x 73 cm

Le chien, 1960, huile, 93 x 73 cm

Adepte de l’aïkido, union du corps et de l’esprit, Georges était imprégné de culture extrême-orientale. L’importance de se défaire des lourdeurs de soi pour commencer à voir. Par le dessin, expression d’une libération, le peintre aborde la question de l’homme dans l’espace, du trait à la trace, mouvement et gestuelle sur une feuille de papier. L’œuvre de Georges est attachée aux éléments, il puise son inspiration dans les lieux telluriques forts, en témoignent ses points de chutes et ateliers en Auvergne, en Bretagne, en Bourgogne. Et Paris…

Sa peinture, bâtie en matière, est une écorce posée sur les années. Strates et reliefs sédimentent la question originelle du peintre. Une question sans réponse, une quête sans limite, une marche confiante dans l’obscurité des époques.

Gouaches des années 1950
Gouaches des années 1950
Gouaches des années 1950

Gouaches des années 1950

En ce dimanche matin de juin, dans son atelier, on sent que rien n’a bougé. Le peintre n’est plus là mais sa présence demeure. Les objets silencieux sont à leurs places, les œuvres sont bien gardées. Dans l’obscurité de la pièce quelques chauves-souris virevoltent librement de toiles en chevalets. Par le vasistas du toit la lumière du jour et de la lune raconte le passage des heures. Quelques sculptures de granit, héros mythologiques déchus, témoignent des expériences passées. Le grand tableau d’un taureau trône en majesté sur un chevalet. Et sur cette autre toile posée plus loin, un chien, tête baissée, semble porter sur son dos toute l’impuissance du monde, aussi désœuvré que chez Goya.

Atelier du peintre, Paris
Atelier du peintre, Paris
Atelier du peintre, Paris
Atelier du peintre, Paris
Atelier du peintre, Paris

Atelier du peintre, Paris

Au dehors de la maison, en ce mois de juin, la nature est luxuriante, le petit étang que Georges a peint à plusieurs reprises est bien là. À prendre le temps de scruter sa surface, on devine l’au-délà qui vit de l’autre côté de la pellicule d’eau. Ce monde, Georges l’a vu.

Ce dimanche matin, en compagnie de ses deux filles, de leur amie Anaëlle, de l’éditrice Jacqueline de Roux, après avoir choisi les œuvres de l’exposition, nous avons passé un agréable moment autour du déjeuner. Le vin de Bourgogne était bon. Nous avons parlé de Georges, de sa peinture, des aléas du monde et des histoires d’atelier. Un moment à parler de peinture jusqu’à la laisser nous parler.

D’Auvergne, de Bretagne et de Bourgogne… puis Paris !

À l’Art Vivant !

Mathyeu Le Bal

Armée bleu, 1998, huile, 65 x 50 cm

Armée bleu, 1998, huile, 65 x 50 cm

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Toute première exposition de l'année à venir prochainement

Publié le par LE BAL Mathyeu

Rendez-vous le jeudi 8 février pour le premier rendez-vous de l'année.

Rendez-vous le jeudi 8 février pour le premier rendez-vous de l'année.

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Exposition Le Scouëzec, sans concession

Publié le par LE BAL Mathyeu

Exposition de Noël

Maurice Le Scouëzec

(Le Mans 1881 - Douarnenez 1940)

Sans concession

Montparnasse, l'Afrique, la Bretagne

Du 23 novembre au 23 décembre 2023

Vernissage le jeudi 23 novembre à partir de 18h30

Maurice Le Scouëzec & Mathilde Merle, Montparnasse, atelier rue Delambre, 1920.

Maurice Le Scouëzec & Mathilde Merle, Montparnasse, atelier rue Delambre, 1920.

Tenir !

Le maître mot circulant dans les ateliers de difficultés et d’espoir du Montparnasse des années 1920. Pour Le Scouëzec, le plus breton des Montparnos, cet exil parisien sera celui de la Rotonde, de ses ateliers des rues Delambre et Campagne-Première, de ces rendez-vous pris dans les académies de la Grande Chaumière et Colarossi. Ce sera le Montparnasse des amitiés profondes, avec Clergé, Ortiz de Zarate, Loutreuil, Modigliani… Pour le breton, ce ne sera pas le Montparnasse des Années folles, celui des soirées déguisées, des bals tout sourire de façade de l’après-guerre, mais au contraire celui de la face obscure des piètres verrières d’arrière-cour. Le Scouëzec, la descente jusqu’au cœur lucide de la peinture. Peindre avec force toute la vérité, même crue de ce Paris entre chaos et inconnu : la rue, pauvres filles des bordels, clochards, hôpitaux. Mais pas que… Le Montparnasse de Le Scouëzec c’est aussi les nus tout en lumière dans l’atelier, postures bien campées, taillées à la serpe et suaves de couleurs annonçant les ailleurs. La peinture à l’épreuve de la vie, une vie à l’épreuve de la peinture.

Tenir !

Le Scouëzec, surnommé aussi l’Africain du carrefour Vavin. Après le Mexique et Paris, il effectue quatre voyages dans les anciennes colonies françaises pour s’enfoncer au plus loin dans les brousses et les plaines ensoleillées de la création. Peindre. Aller trouver là-bas les limites de la couleur jusqu’à pressentir sur l’île Rouge, l’abstraction en tout premier précurseur d’un Nicolas de Staël. Sénégal, Egypte, Canal de Suez, Zanzibar, Soudan, Madagascar… Toute la dignité humaine enfin trouvée ici dans la terre réconciliée des Afriques. Avec ces personnages, peints comme des sculptures, tout en postures, matières et gestuelles de l’âme du désert ou des bords de fleuve. Y voir des rois, des reines et des princes, ouvrant au Montparno des horizons nouveaux.

Tenir !

Le Scouëzec, le Breton, l’arpenteur de la peinture. L’homme des allers-retours entre la Bretagne et Paris, entre la Bretagne et l’Afrique. Sa grande taille, sa silhouette efflanquée, son célèbre chapeau, son visage creusé au couteau par la mer, sa bouffarde, ses bottes d’aventures en font à jamais une légende vivante du Montparnasse.

Il a vu… Bourlinguant les océans, sillonnant les boulevards du Montparnasse, explorant l’Afrique et retrouvant sans cesse la Bretagne, les confins de la couleur, matière-frontière, sur le rebord de la peinture, il a vu ce qu’offre le voyage de l’homme sur la pirogue de l’œil nu.

C’est tenu !

Le port d'Anvers, 1924

Le port d'Anvers, 1924

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Prochainement : l'exposition de Noël

Publié le par LE BAL Mathyeu

Maurice Le Scouëzec, sans concession, Montparnasse, l'Afrique, la Bretagne

Maurice Le Scouëzec, sans concession, Montparnasse, l'Afrique, la Bretagne

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Le Scouëzec & Clergé, Crobards

Publié le par LE BAL Mathyeu

La galerie de Bretagne vous invite à l'exposition 

Le Scouëzec & Clergé

Crobards

Du 10 novembre au 23 décembre 2023

Vernissage le vendredi 10 novembre à partir de 17h30

Galerie de Bretagne, Quimper

Galerie de Bretagne, Quimper

Auguste Clergé (1891-1963) & Maurice Le Scouëzec (1881-1940)

Crobards

Deux amis, deux figures de l’histoire du Montparnasse des années 1920. Deux animateurs zélés par ce même chemin de peinture. Carrefour Vavin, ils sont connus de tous.

Ensemble, attablés aux mêmes terrasses, ils furent de l’âme du boulevard. Ils en saisirent le nouveau et la vitalité.  Et ils surent traduire le réel et le sensuel des ateliers. Ainsi, ils participèrent ensemble à de nombreuses expositions dans les galeries et salons de Paris. Puis ce sera l’aventure des expositions dans les cafés soucieux que l’art soit au plus proche des gens. La toute première et la plus historique de cette longue série est celle organisée avec l’écrivain russe Serge Romoff le 8 avril 1921 au café du Parnasse, intitulée : Quarante sept artistes exposent au café du Parnasse. Suivront avec la Compagnie des peintres et sculpteurs professionnels une décennie d’expositions d’envergure, aujourd’hui célèbre,  dans les bistrots en compagnie des grands noms de l’art moderne.

Deux parcours et visions si différents, un breton au long cours et un ancien trapéziste, une amitié réunie autour des guéridons.

Le dessin est la première ébauche de la pensée d’un artiste. Avec cette exposition, la galerie de Bretagne présente jusqu’à Noël une sélection de dessins, croquis et petites aquarelles de ces deux noms si représentatifs de la peinture moderne.

A l'Art Vivant !

Galerie de Bretagne, 10-13 rue du Frout, 29000 Quimper.

Le Scouëzec & Clergé, Crobards

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invitation vernissage

Publié le par LE BAL Mathyeu

Exposition Jym, Confidences du fleuve

Exposition Jym, Confidences du fleuve

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Jym, Confidences du fleuve

Publié le par LE BAL Mathyeu

Exposition d'automne

Jym

Confidences du fleuve

12 octobre - 09 novembre 2023

Vernissage le jeudi 12 octobre à partir de 18h30

en présence de l'artiste.

 

Portrait de Jym par François Zabaleta

Portrait de Jym par François Zabaleta

Un fleuve. Puisant sa source dans l’intériorité de la terre pour se jeter bien après dans la clarté de l’océan. Entre ces deux extrémités l’eau lente s’écoule, cheminant. Tantôt rapide, nerveuse en surface, tantôt sereine et profonde, l’élément creuse son sillon. Dans ses passages de calme aux remous souterrains, observant les eaux on ne parvient à distinguer ni lire le fond qui garde son secret. Ce que l’on voit ce sont des reflets de ciel et les arbres de la rive.

Pierres de Loire, 2018, huile, 55 x 46 cm.

Pierres de Loire, 2018, huile, 55 x 46 cm.

Pareil aux âges de la vie, ce fleuve au début était un ruisseau, les rigoles de l’enfance, les joies des petits courants, puis grandissant, le courant se fait de plus en plus puissant entraînant à lui d’autres confluents. Devenu fleuve, il termine sa course dans le vaste. Un voyage naissant d’une source obscure, intérieure pour se fondre en toute fin dans le bleu retrouvé.

Conversation, 2023, fusain, 51 x 72 cm.

Conversation, 2023, fusain, 51 x 72 cm.

Or là, dans cet heureux milieu du voyage, s’accouder à une passerelle, ou s’assoir ici encore sur le bord de la rive, pour observer les mouvements de l’onde qui s’écoule sans cesse comme la fuite des heures. Banc de sable de Loire qui coule dans le sablier. Pourtant, devant ce tableau une image persiste, intemporelle. Certes, oui, lumières et ombres apparaissent et disparaissent dans une traversée mouvante… Mais une impression demeure.

Conversation au jardin, 2023, huile, 27 x 22 cm.

Conversation au jardin, 2023, huile, 27 x 22 cm.

Image qui contient toute la rapidité et les lenteurs, le défilé des jours, des saisons, des couleurs aux gammes de verts et aux tonalités d’ocre. Dans chaque toile apercevoir un recoin de lumière qui se fraye un chemin sous la frondaison des arbres. Parmi le murmure des mouvements, le frémissement des reflets, le coup de pinceau sûr, signe la mélodie des eaux composée par une mémoire.

Roches d'ombres, Batz, 2023, huile, 25 x 33 cm.

Roches d'ombres, Batz, 2023, huile, 25 x 33 cm.

Face au fleuve, dans ce tableau, s’arrêter, l’œil posté en son centre ou cherchant l’amont d’un jaillissement intérieur ou le là-bas de la quête du large. Le regard est plongé dans le désir de cette part inconnue du visible, celle, consciente, qu’il n’est pas même en mesure d’imaginer. Tout est gestuel d’un miroir, échos imagés de l’âme, aux arrondis caressant les méandres.

Résurgence, 2019, huile, 16 x 20 cm.

Résurgence, 2019, huile, 16 x 20 cm.

Le fleuve nous parle ; mais que dit-il ? Ce tableau-ci ou-là, à lire comme un autoportrait de l’instant. « C’est un trou de verdure où chante une rivière ». Sur la rive ou le pont du voir, observer alors ce face à face entre la source et le bleu. Etonnante atemporelle de chaque instant retenu de l’eau qui s’écoule.

Rapture (the Spell), 2023, fusain, 68 x 47 cm.

Rapture (the Spell), 2023, fusain, 68 x 47 cm.

C’est l’instant du tableau. Moins, bien moins peinture du mouvement qu’intime saisie d’un fragment, fluant, de l’immuable qui plus, bien plus qu’un mirage est image de l’insaisissable réel. Entre eaux rapides puis dormantes, entre tumultes et paix, un passage de lumière.

Pont canal abstraction, 2022, gouache, 24 x 32 cm.

Pont canal abstraction, 2022, gouache, 24 x 32 cm.

Pour son exposition automnale, la galerie Les Montparnos est très heureuse de vous inviter à découvrir l'oeuvre de la peintre Jym.

A l'Art Vivant !

Mathyeu Le Bal

Banc de sable, automne, 2022, huile, 23 x 28,5 cm.

Banc de sable, automne, 2022, huile, 23 x 28,5 cm.

Au Fleuve de Loire

[…] Regarde, mon Fleuve, aussi

Dedans ces forêts ici,

Qui leurs chevelures vives

Haussent autour de tes rives,

Les faunes aux pieds soudains,

Qui après biches et daims,

Et cerfs aux têtes ramées

Ont leurs forces animées.

Regarde tes Nymphes belles

A ces Demi-dieux rebelles,

Qui à grand'course les suivent,

Et si près d'elles arrivent,

Qu'elles sentent bien souvent

De leurs haleines le vent. […]

Joachim du Bellay (1522-1560) 

Couleurs de printemps, le Martinet, 2023, huile, 22 x 27 cm.

Couleurs de printemps, le Martinet, 2023, huile, 22 x 27 cm.

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En préparation : l'exposition d'automne

Publié le par LE BAL Mathyeu

Jym, Confidences du fleuve

Jym, Confidences du fleuve

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